Pourquoi cette récurrence des violences dans l’Est de la RD Congo ?

En décembre 2022, j’ai facilité un atelier de partage de connaissances sur la justice transitionnelle et la participation des victimes à Goma/Nord-Kivu/RD Congo. L’un des participants à l’atelier avait posé la question suivante : “Pourquoi cette récurrence des violences dans l’Est de la RDC?“.

Parmi les éléments de réponses à cette question cruciale, j’avais souligné le fait que la non-récurrence/non-répétition des violences constitue l’un des objectifs ultimes des processus de justice transitionnelle, aux côtés de la lutte contre l’impunité et la promotion de la cohésion sociale, la réconciliation et la cohabitation pacifique entre les populations de la région. La mise en oeuvre adéquate des processus et mécanismes de justice transitionnelle peut, en effet, briser le cycle des violences et contribuer efficacement à la consolidation de la paix en RDC.

Cela suppose un travail laborieux d’identification et de reconnaissance des causes profondes (facteurs moteurs) des violences. Les causes profondes (facteurs moteurs) peuvent être internes et/ou externes, structurelles et complexes, et peuvent avoir des origines lointaines/historiques. Par la suite, il faut travailler intentionnellement à la transformation constructive des causes profondes identifiées pour faire en sorte que les mêmes causes ne produisent plus les mêmes effets (le “plus jamais ça!”), tout en traitant les séquelles des violences passées. C’est cela l’essence de la justice transitionnelle.

Des véritables réformes institutionnelles (secteur de la sécurité, secteur de la justice, etc.), l’assainissement sérieux des institutions (vetting), et des processus réussis de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants (DDR) sont des éléments clés des garanties de non-récurrence/non-répétition des violences – l’un des principaux piliers de la justice transitionnelle.

Les autres mécanismes et processus de justice transitionnelle (tant formels qu’informels; tant nationaux que provinciaux ou locaux/communautaires) peuvent aussi contribuer directement ou indirectement à la non-récurrence/non-répétition des violences. Il s’agit de la recherche de la vérité, de poursuites pénales, de mesures de réparation, et du travail de mémoire.

Une volonté politique constante et un engagement soutenu des hommes et des femmes épris de paix, en RDC et aux niveaux régional et international, sont indispensables pour que les violences cessent et que la paix et la sécurité soient une réalité pour tous dans l’Est de la RD Congo, notamment à la faveur de la mise en oeuvre effective des processus de justice transitionnelle.

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