Procès Lumbala: De Paris au nord-est de la RD Congo

Du 24 novembre au 02 décembre 2025 j’ai eu l’occasion d’observer le procès Lumbala à Paris avec des journalistes partenaires de Impunity Watch. Le procès contre Roger Lumbala s’est déroulé pendant cinq semaines, du 12 novembre au 15 décembre 2025, à la Cour d’assises de Paris, dans le cadre de la compétence universelle de la justice française.

Roger Lumbala a été jugé pour des crimes et graves violations des droits humains qui étaient commis en Ituri et dans le territoire de Beni vers fin 2002 pendant l’opération militaire qui était dénommée “Effacer le tableau”. Plusieurs dizaines des victimes/survivant(e)s et témoins se sont exprimés devant la Cour d’assises de Paris, et cinq organisations se sont constituées parties civiles.

A l’issue du procès, le 15 décembre 2025, la Cour a condamné l’accusé à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une interdiction définitive du territoire français, pour complicité de crimes contre l’humanité. L’audience civile dédiée à l’examen des demandes d’indemnisation des parties civiles a été fixée au 30 juin 2026.

Evaluation de l’impact de la couverture médiatique du Procès Lumbala auprès des communautés affectées dans le territoire de Beni et dans la province de l’Ituri

Après le procès je me suis rendu dans le territoire de Beni et la province de l’Ituri, dans la semaine du 22 décembre 2025, avec les journalistes partenaires, pour collecter des informations sur l’impact de la couverture médiatique du procès auprès des communautés affectées.

Le voyage par route entre Beni et Bunia en passant par le territoire de Mambasa m’a particulièrement marqué. Pour avoir manqué la possibilité de voyager par avion, comme initialement prévu, et pressés par le temps, nous avons dû prendre le risque de voyager par route. Un risque, parce que la situation sécuritaire demeure extrêmement préoccupante dans la zone, à cause des menaces imprévisibles du groupe armé et terroriste meurtrier ADF, qui opère dans la zone depuis plusieurs années. C’est donc avec un grand “ouf” de soulagement que nous sommes arrivés à Bunia, après des longues heures sur la route, traversant forêts et savanes ainsi que le tristement célèbre “couloir de la mort”.